Risques du cloud : quel impact sur la sécurité des données ?

En 2023, plus de 60 % des incidents de sécurité majeurs impliquant des données sensibles concernaient des infrastructures cloud. Certaines réglementations imposent pourtant des exigences strictes de localisation des données, contournées par des mécanismes de réplication automatique.

Des vulnérabilités logicielles non corrigées persistent parfois plusieurs mois avant d’être détectées sur les plateformes cloud. La multiplication des accès distants et des API tierces complexifie davantage la gestion des droits et la surveillance des usages.

Pourquoi la sécurité des données dans le cloud suscite-t-elle autant de préoccupations ?

Le cloud computing s’est imposé comme le socle des systèmes d’information modernes. Pourtant, à mesure que les usages numériques s’intensifient, une préoccupation s’installe : le chemin réel des données stockées dans le cloud reste souvent flou. Informations dispersées sur des infrastructures parfois hors du territoire national, hébergées par des fournisseurs de services cloud extérieurs, sentiment d’incertitude et défiance s’invitent dans le débat.

Le fameux modèle de responsabilité partagée ne simplifie rien. D’un côté, les fournisseurs garantissent la sécurité de l’infrastructure physique, du datacenter aux réseaux. De l’autre, la protection des applications et des données repose sur les épaules des entreprises clientes. Cet entre-deux brouille les lignes, laissant des zones d’ombre où erreurs de configuration et failles d’accès se faufilent.

Choisir entre cloud public, privé ou hybride multiplie les points d’entrée potentiels. Les architectures multi-cloud ajoutent un niveau de complexité à la gestion des droits et à la surveillance. Face à la cadence effrénée des déploiements et à la diversité des normes imposées par chaque fournisseur de services cloud, les organisations peinent à tout maîtriser.

Dans ce contexte, la sécurité des données et la confidentialité s’imposent comme des axes stratégiques pour les entreprises. Protéger leur capital informationnel devient un défi permanent, dans un univers où la frontière entre usage interne et exposition au monde extérieur se fait de plus en plus poreuse.

Panorama des principaux risques liés au cloud computing

Le passage au cloud redéfinit totalement la notion de sécurité informatique. Ce nouvel univers expose à une palette de risques du cloud bien plus vaste que le seul piratage. Les erreurs de configuration dominent le podium des causes de fuite de données. Rapports à l’appui, la gestion approximative des droits ou le lancement précipité de ressources sans sécurisation ouvrent la voie à des attaques sophistiquées.

Les menaces internes ne sont pas en reste. Qu’il agisse par malveillance ou simple inattention, un collaborateur reste capable de déclencher une violation de données ou une perte de données irrattrapable. L’erreur humaine s’insinue partout, parfois plus discrètement qu’un cybercriminel ou un ransomware. À cela s’ajoutent les attaques de phishing, la diffusion de malware et les offensives DDoS qui peuvent paralyser des infrastructures entières.

Les API, essentielles pour connecter services et applications, constituent un autre point vulnérable. Si elles sont mal protégées, elles deviennent la porte d’entrée idéale pour l’exfiltration de données ou l’injection de commandes malicieuses. La diversité des environnements multi-cloud et hybrides complique encore la détection des problèmes de sécurité cloud. Chaque prestataire édicte ses propres règles, rendant la gestion des failles et la coordination des pratiques de sécurité plus lourdes.

Voici les principaux risques auxquels il faut prêter attention :

  • Erreurs de configuration : point névralgique, fréquemment négligé.
  • Menaces internes : mêlant actes volontaires et fautes involontaires.
  • Attaques externes : ransomware, phishing, DDoS, exploitation des API.
  • Fragmentation des environnements : l’expansion du multi-cloud multiplie les surfaces vulnérables.

Comprendre l’impact concret de ces risques sur la confidentialité et l’intégrité des données

Les conséquences sur la confidentialité et l’intégrité des données hébergées dans le cloud ne relèvent pas de la théorie. Une gestion laxiste des droits d’accès, un chiffrement absent ou mal maîtrisé, ou le choix d’un outil IAM peu adapté, exposent directement des informations sensibles. Les impacts sont multiples : secrets industriels dévoilés, bases de clients dispersées dans la nature, ou fichiers stratégiques subtilement modifiés à l’insu de tous.

Les obligations réglementaires, avec le RGPD en figure de proue, imposent un contrôle strict sur la circulation des données. La moindre faille peut faire vaciller la conformité et ternir la réputation d’une organisation. Les référentiels comme ISO 27001 ou SOC 2 encouragent à déployer des dispositifs robustes : authentification multifactorielle (MFA), gestion méticuleuse des droits, et traçabilité des opérations. L’ANSSI, à travers SecNumCloud, fixe des repères pour les opérateurs d’importance vitale en matière de protection des données hébergées.

Mettre en place un chiffrement de bout en bout et segmenter les environnements cloud limitent la portée d’une attaque. Pourtant, sans une surveillance active, ces mesures se révèlent vite insuffisantes. Un contrôle défaillant expose à des corruptions discrètes, des attaques par ransomware ou à la manipulation insidieuse d’informations. Gérer la sécurité des données cloud requiert une organisation rigoureuse, une coordination sans faille des dispositifs et des pratiques, faute de quoi la frontière entre confidentialité et exposition s’efface dangereusement.

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Des stratégies éprouvées pour renforcer la sécurité de vos données dans le cloud

Structurer la défense, de l’identité à la donnée

La sécurité cloud repose sur une approche intégrée, mêlant technologies pointues, processus solides et vigilance humaine. Adopter le modèle Zero Trust s’impose : rien n’est acquis, chaque utilisateur ou application doit prouver sa légitimité, même à l’intérieur du réseau de l’entreprise. Priorité à la gestion des accès et des identités (IAM), associée à une authentification renforcée (MFA), pour cadenasser l’accès aux ressources sensibles.

Quelques mesures concrètes à privilégier :

  • Mettez en œuvre des solutions CSPM pour vérifier et ajuster la configuration de vos environnements cloud, anticipant ainsi les failles avant qu’elles ne soient exploitées.
  • Déployez des outils EDR et SIEM pour surveiller en temps réel les comportements suspects, et réagir sans délai à toute alerte.
  • Adoptez une stratégie de sauvegarde régulière et isolée, en faisant appel à des spécialistes comme Acronis, pour garantir une reprise rapide en cas d’attaque ou de panne majeure.

Associer les plans PRA/PCA (reprise et continuité d’activité) à l’automatisation des processus DevOps via DevSecOps permet de maintenir la résilience même lors d’incidents complexes. Sensibiliser les collaborateurs aux risques de phishing et à l’usage d’appareils personnels (BYOD) est également déterminant, car ces portes d’entrée sont souvent exploitées par les attaquants.

L’efficacité passe aussi par une surveillance continue, une gestion dynamique des correctifs (patch management) et une anticipation des vulnérabilités. Le recours à des réseaux privés virtuels (VPN) protège les échanges et cloisonne les accès. Enfin, instaurer un dialogue constructif avec son fournisseur de services cloud pose les bases d’une gouvernance saine, clarifie les responsabilités et solidifie la protection des données stockées dans le cloud.

À l’heure où la confiance dans le cloud se construit au quotidien, chaque décision, chaque paramètre compte. Rester lucide, s’outiller intelligemment et garder la main sur ses données : voilà ce qui fera la différence lors du prochain incident majeur, ou, mieux encore, permettra de l’éviter.

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